La danse périlleuse sur un volcan du président Abdel Aziz

Aziz

Depuis quelques mois la situation politique, sociale et religieuse de la Mauritanie nous montre un aspect controversé et dangereux pour la démocratie et les libertés des citoyens.
D’une part la détention arbitraire de Biram Dah, le leader du mouvement anti esclavagiste et candidat aux élections présidentielles révèle encore le caractère sale du pouvoir de Nouakchott de procéder à l’étouffement des velléités des peuples dans leur lutte pour l’émancipation et la libération.
Le jugement relatif à l’apostasie que les populations ont soutenu à l’encontre de Mohammed Kheitir démontre de façon inavouée la faiblesse des institutions judiciaires du pays qui se plient aux injonctions de la rue.
Ainsi ces deux cas figures constituent certainement en ce début d’année 2015 de véritables casses têtes politique pour le régime de Nouakchott qui doit chercher par les temps qui courent à séduire les occidentaux pour sa propre survie.
Aujourd’hui, quoi qu’on dise, Biram Ould Dah a gagné en popularité et en crédibilité a travers le pays, malgré cette volonté périlleuse azizienne de freiner l’IRA dans sa tentative de mettre fin au mythe beïdane considéré invincible économiquement et politiquement et qui continue de s’accaparer exclusivement la destinée de la Mauritanie. Il faut dire que Biram a su détecter le talon d’Achille du pouvoir mauritanien en allant frontalement et directement vers les populations abusées, ruinées, réduites à l’impuissance depuis l’indépendance du pays par des politiques racistes, discriminatoires et esclavagistes. Ces populations majoritairement composées par des Harratines, des peulhs, des wolofs et des soninkés sont considérés comme des citoyens de seconde zone. Cette situation de fait s’est corroborée avec l’aide, la connivence des intellectuels et cadres noirs qui ont accepté de jouer le jeu du système en se prenant pour des représentants, des interlocuteurs de leur communautés au sein d’un système sciemment organisé et politiquement défendu, un système politique oppresseur qui est aux antipodes de l’apaisement et du changement.
Il est clair que le président de la république manque de visibilité politique et souffre de tare des conseillers politiques avertis qui anticipent sur les évènements. Cela se démontre par sa sortie aujourd’hui le 04 janvier 2015 à Chinguetti ou le président est parti participer au lancement des festivités sur le festival des villes anciennes.
Le président Aziz veut en cette circonstance renouveler la disponibilité des pouvoirs publics pour l’instauration d’un dialogue national inclusif.
On voit à tel point le président a du mépris, de l’inconsidération pour son peuple.
Le président Aziz dit s’inspirer du prophète Mohammed (PLS) « Nous nous inspirons et prenons exemple des principes et pratiques du vénéré Prophète qui a réuni sous la bannière de l’Islam et de sa tolérance, Noirs et Blancs, riches et pauvres, avec pour unique échelle de valeur, le degré d’intensité de la foi et le niveau de dépassement au service de la société ».
L’intensité de cette foi en islam, le dépassement de soi même peuvent ils se faire en Mauritanie ou certaines communautés offusquent cet Islam dans le but d’asservir d’autres. Ce dépassement de soi même est-il possible quand on sait que l’élément principal de foi à savoir aimer l’autre comme soi-même comme l’avait si clairement exprimé le prophète n’a jamais pu s’implanter dans la conscience populaire de certaines communautés dirigeantes.
La relecture de ce discours du président met le lecteur en face d’un président flagorneur qui cache encore des non-dits du discours.
Au lieu de parler dans son discours les véritables crises politiques, économiques que traverse la Mauritanie avec la détention arbitraire de Biram, le jugement de Ould M kheitir, les détournements des millions de dollars tous les jours dans les services de l’État, le président lance un discours qui géopolitiquement est loin d’être stratégique.
Le citoyen averti sait encore que c’est une danse périlleuse sur un volcan qui s’endort que le président s’adonne sans jamais prendre le temps d’évaluer et de prévenir, qu’un seul pas pourrait le réveiller.
Le dialogue inclusif doit débuter par la libération de Biram Ould Dah et l’annulation du verdict sur le jugement de M Kheitir.
A.A BA

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *