Déclaration sur l’agression sauvage subie par les militants de IRA à Teyarett

Au moment où l’État mauritanien était censé avoir franchi des étapes considérables dans la consolidation des fondements de la justice, le respect de la loi et la sauvegarde des droits des citoyens, nous sommes aujourd’hui surpris par une atteinte flagrante aux principes de la justice et de la dignité humaine, dans une scène qui rappelle les pires images de l’autoritarisme, de la corruption administrative et de l’abus d’influence pour opprimer les plus faibles.
Dans la zone i4 de la département de Teyarett (Nouakchott Nord), Madame Fatma Mint Badi et ses sœurs subissent les pires formes d’injustice et de violation, malgré leur respect de toutes les procédures légales relatives à l’acquisition de parcelles de terrain depuis 2020, le paiement de leur prix et l’obtention des documents officiels délivrés par les autorités compétentes, y compris la reconnaissance de leur propriété par le ministère des Finances et le ministère des Domaines de l’État et des Affaires Foncières.
Cependant, parce que l’adversaire cette fois est une “personne influente protégée par une autorité qui ne reconnaît pas la loi”, la terre s’est transformée d’une source de subsistance et de dignité en un terrain de répression et de ciblage. Un officier de la Gendarmerie Nationale, dénommé Yebre Ould Aminou Ould Khetti, a usé de son influence pour s’emparer de la terre par la force et le mensonge, sans aucun fondement légal ni document prouvant sa propriété, utilisant la force de l’État pour transformer le droit en injustice.
Ce qui s’est passé aujourd’hui, le 20 mai 2025, à Teyarett, ne peut être passé sous silence. Les autorités sécuritaires, dirigées par le commissaire de Teyarett 2, Ahmed Ould Ahmednah, ont pris d’assaut un sit-in pacifique organisé par le mouvement IRA en solidarité avec les dames lésées. Elles ont arrêté tous les manifestants, agressé la députée Gamou Achour par des coups et des sévices, et ont confisqué son téléphone par la force. Les femmes manifestantes ont subi des agressions physiques humiliantes, incluant des passages à tabac sévères et le déshabillage de certaines d’entre elles, dans une scène dégradante qui s’est déroulée sous les yeux des habitants locaux.
Les forces de sécurité ne se sont pas contentées de cela, elles ont également détruit la tente du sit-in et le “mbar” (habitation précaire) de Madame Fatma et de ses sœurs, et ont vandalisé leurs biens, en violation flagrante des lois et des coutumes, et d’une manière qui révèle l’ampleur de la déchéance institutionnelle et la complicité des appareils officiels avec les personnes influentes contre les citoyens vulnérables.
Face à cette injustice flagrante, nous, au sein de l’Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste “IRA”, affirmons ce qui suit :
– Condamnons avec la plus grande fermeté l’agression brutale contre les femmes et les citoyens non armés, et nous tenons les autorités sécuritaires, et à leur tête le commissaire de Teyarett 2, pour pleinement responsables de la sécurité des détenus (hommes et femmes).
– Dénonçons l’utilisation de la force publique pour protéger la mafia foncière et les personnes influentes, et nous exigeons l’ouverture d’une enquête transparente et impartiale sur ce crime commis sous le couvert de l’État.
– Appelons l’opinion publique nationale et internationale, ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme, à se pencher sur cette affaire qui représente un test flagrant pour l’avenir de la justice et des institutions en Mauritanie.
– Affirmons que le cas de Madame Fatma et de ses sœurs n’est qu’un exemple parmi des centaines d’injustices foncières qui menacent la sécurité et la stabilité des citoyens, en raison de la complicité de certaines instances officielles avec les agresseurs et de l’abus d’influence en toute impunité.
La justice ne se construit pas par la répression, et la loi ne s’établit pas par les sévices.
Nous continuerons à élever la voix haut et fort jusqu’à ce que cette injustice soit levée, que les droits soient restitués à leurs propriétaires, et que ceux qui ont porté atteinte à la dignité des gens sous le couvert de l’État soient tenus responsables.
Voici la liste des détenus et des blessés après l’assaut de la police contre le sit-in de solidarité du mouvement avec la dame injustement traitée et ses sœurs
Détenus jusqu’à présent :
1.Warda Ahmed Souleimane
3.Warda Ahmed
3.Fatma (titulaire du juste dossier foncier)
4.Mariem Trouzi
5.Zeini Ahmed
6.Cheikh Denfagha
7.Bedine Mchinou
8.Yacoub Eddah
9.Yahfedh Cheikhen
10.Abdallahi
11.Moussa Sy
12.Coordinateur Général El Hadj Eid
13.Youssouf Camara
14.Mohamed Lemine Amar Saleh (Secrétaire Général du bureau IRA de Télémitt)
15.Diallo Cheikh
16.Ibnou
17.Ali Diko
18.Mohamed Ould El Mamy
Blessés parmi les militants :
1.La députée Gamou Achour : a subi une agression brutale ayant entraîné une perte de connaissance.
2.Warda mint Ahmed Souleimane : blessée à la main.
3.Yacoub Ould Eddah : blessure grave à la tête.
Nouakchott, 21 mai 2025
La Commission de l’Information