“Pour recréer la confiance et ressusciter l’espoir au sein des mauritaniens; Les raisons d’un pacte.”

Il y a dix ans, naissait l’initiative pour la Résurgence du mouvement
Abolitionniste en Mauritanie (IRA). Tout de suite, le mouvement a été identifié, par le pouvoir en place, comme le vecteur de la subversion sociale et le levier de la déconstruction idéologique.

Les factions engraissées depuis des siècles dans les surplis du système d’oppression, de prévarication et de contrefaçon, ont œuvré, depuis, à maintenir notre essor sur le fil d’une illégalité soigneusement entretenue.

Par conscience de nous mieux exclure, il fallait nous tenir à distance de la parole légitime, donc hors des oratoires où elle s’autorise quelque crédit.

Aux fins de cette censure, les zélateurs du passé, les serviteurs de l’exception antidémocratique, les érudits simoniaques – en réalité marchands du temple – et
l’ensemble du personnel voué à entériner et reproduire l’institution de l’esclavage et des  castes, réussissaient à nous immobiliser sur les marges, usant, alors, de la loi, de la force brute et du préjugé de masse.

 

Les services de la sécurité politique et l’essentiel de la
presse servile contribuaient ainsi à nous imposer une mise au ban à quoi nous condamnait, de la part du système hégémonique, notre tension vers la rupture.

Pour nous empêcher d’amplifier l’écho de l’universalisme, de l’humanité en partage, de l’ouverture constante sur l’ailleurs et de l’élévation morale par le savoir, le travail et le mérite sans le secours ni le contretemps de la naissance, la domination nous figeait dans la posture infantilisante du mineur qui s’ébroue, rue et s’épuise hors de l’arène.

Diffamation, provocation, infiltration, calomnie, campagnes médiatiques de lynchage, sermons dans les mosquées de l’extrémisme, aucune diversion ne nous fut épargnée et souvent nous trébuchions en ce piège continument tendu, au point d’y perdre de l’énergie, des
talents et notre aptitude à ressusciter l’espoir.

Dispersés et parfois inaudibles, nous gagnions certes la bataille de la persuasion parmi
les nôtres et auprès des nations libres mais demeurions bâillonnés, chez nous, au seuil des collectivités locales et du Parlement.

Aujourd’hui, la leçon enfin apprise, il nous appartient de la traduire, en conquête de sièges, sur le terrain de la compétition dans les urnes. Aussi, en vertu de la diversification imposée par la complexité de la lutte et la brutalité de l’adversaire,  une fraction détachée et indépendante de l’ONG des droits humains, IRA, vous convie à la cérémonie qui scelle
son accord avec le parti Essawab. L’entente  ponctuelle ou continue
constitue, cependant, une avancée qualitative sur la voie de la
maturation.

Nous nouerons d’autres convergences, avec diverses formations politiques, civiles et de jeunesse, à chaque fois qu’il deviendrait possible de consolider la dynamique de progrès, pour la Mauritanie émancipée du populisme, du racisme et du fanatisme religieux, les trois
ferments de la rapine, quand ils distraient les humbles, grabataires et affamés, de leur identité de souffrance et de colère.

Contre la coalition de la régression et du déni, avançons en rangs serrés !

Discoure de Biram Dah Abeid

Nouakchott, le 31 mai 2018

reportage photos

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